Conférences principales

Esling

 

Philippe Esling
Creativity in the Era of Artificial Intelligence
La créativité à l’ère de l’intelligence artificielle

Lundi 26 octobre 2020, 9h15-10h15

 

Creativity is a deeply debated topic, as this concept is arguably quintessential to our humanity. Across different epochs, it has been infused with an extensive variety of meanings relevant to that era. Along these, the evolution of technology have provided a plurality of novel tools for creative purposes. Recently, the advent of Artificial In- telligence (AI), through deep learning approaches, have seen proficient successes across various applications. The use of such technologies for creativity appear in a natural continuity to the artistic trend of this century. However, the aura of a technological artefact labeled as intelligent has unleashed passionate and somewhat unhinged debates on its implication for creative endeavors. In this paper, we aim to provide a new perspective on the question of cre- ativity at the era of AI, by blurring the frontier between social and computational sciences. To do so, we rely on reflections from social science studies of creativity to view how current AI would be considered through this lens. As creativity is a highly context-prone concept, we underline the limits and deficiencies of current AI, requiring to move towards artificial creativity. We argue that the objective of trying to purely mimic human creative traits towards a self-contained ex-nihilo generative machine would be highly counterproductive, putting us at risk of not harness- ing the almost unlimited possibilities offered by the sheer computational power of artificial agents.

Philippe Esling est titulaire d’un doctorat en data mining et en machine learning. Il a été chercheur en génétique et évolution à l'Université de Genève et est aujourd'hui maître de conférences à l'IRCAM et à Sorbonne Université, où il dirige l'équipe ACIDS (Artificial Creative Intelligence and Data Science) qu'il a récemment créée à l'IRCAM. Il est auteur et coauteur de plus de 20 articles publiés dans des revues prestigieuses telles que ACM, Computing Surveys, PNAS, IEEE TSALP et Nucleid Acids Research. Il a reçu le prix Jeune chercheur de l'AFIM pour son travail sur la fouille audio en 2011, le prix de doctorat de l'Université pour son travail sur les séries temporelles multiobjectives en 2013, ainsi que plusieurs prix pour le meilleur article. Il a publié le premier logiciel d’orchestration assistée par ordinateur reproduisant les morphologies dynamiques des sons cibles appelé Orchids, commercialisé à l'automne 2014, et a récemment créé le logiciel FlowSynth qui permet de déduire les paramètres du synthétiseur à partir d'un fichier audio en moins de 50 ms.

 

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Traube


Caroline Traube

De l’étude du geste instrumental aux musiques numériques : retour d’expérience sur l’intégration des technologies du numérique à la Faculté de musique de l’Université de Montréal

Lundi 26 octobre 2020, 17h45-18h45

 

 

Par cette présentation, je dresserai le portrait actuel de l’intégration des technologies du numérique aux trois secteurs disciplinaires de la Faculté de musique de l’Université de Montréal : la composition, l'interprétation et la musicologie. Institution francophone en territoire nord-américain caractérisé par une culture institutionnelle hydride, la Faculté de musique a subi d'importantes transformations depuis les 20 dernières années, notamment par le développement du secteur des musiques numériques et de la recherche-création en arts numériques. Ces transformations ont provoqué une remise en question identitaire et ont mis en lumière différentes postures par rapport à la recherche et à la recherche-création en musique au sein de l’institution.
De nouveaux secteurs de recherche ont émergé à l’intersection de disciplines qui se côtoient peu naturellement l’interprétation classique, l’informatique musicale, l’acoustique et la biomécanique  autour de projets qui portent sur l’étude du geste instrumental et auxquels prennent part des interprètes, à titre de co-chercheurs. 
Ce retour d’expérience mettra l’accent sur : 1) les conditions qui ont permis le développement de l’informatique musicale dans l’institution ; 2) les projets et les développements spécifiques dans ce domaine ; 3) une réflexion sur l’interdisciplinarité et sur la formation des musicien-ne-s, qu’ils soient compositeurs/compositrices ou interprètes, dans le domaine des sciences et technologies de la musique ; 4) les retombées de ces développements sur le milieu musical.

Caroline Traube est professeure agrégée d’acoustique musicale, de psychoacoustique et de musicologie numérique à la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Sa formation comprend les technologies de la musique (PhD, U. McGill), le génie électrique (Eng., U. Stanford; Ir. Polytech Mons, Belgique) ainsi que le piano et la composition électroacoustique. Initiatrice des programmes en musiques numériques à la Faculté de musique, elle travaille activement à la mise en œuvre de l'interdisciplinarité et à l’intersectorialité en sciences et technologies de la musique, et au transfert des connaissances entre les milieux scientifiques et artistiques. Elle est membre de l’OBVIA, et des trois centres de recherche en musique basés à Montréal : OICRM ; CIRMMT ;BRAMS. Ses recherches actuelles se consacrent au phénomène de la production et de la perception multimodale du timbre instrumental ainsi qu’à l’orchestration et sa réalisation par les interprètes, notamment dans le contexte du partenariat de recherche ACTOR.

 

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 PucketteManoury

Philippe Manoury et Miller Puckette
Une collaboration musicale et scientifique
sur près de 40 ans

Mercredi 28 octobre 2020, 17h-18h30

 

Au cours de cette présentation, nous allons évoquer les différentes étapes de notre collaboration qui commença en 1985 à l'IRCAM avec la création de Jupiter pour flûte et 4X (1987), première œuvre à utiliser un suiveur de partitions, immédiatement suivie par celle dePluton (1988-1989) qui fût la toute première composition écrite pour le nouveau langage Max (devenu plus tard Max/MSP), suivie de plusieurs autres, dont Neptune et En écho. Nous parlerons de la naissance du temps réel, des "années 4X", de la naissance du programme Max, puis des "années ISPW" avec Eric Lindemann et des avancées successives qui permirent l'interaction entre l'interprétation et la musique électronique. Notre collaboration s'est poursuivie aux USA avec la création d'Illud Etiam à San Diego sur le logiciel Pd en 2004, et continue d'exister aujourd'hui avec les nombreuses retombées que les travaux et recherches de Miller Puckette (chaînes de Markov, synthèse 3F....) ont sur les compositions actuelles de Philippe Manoury.

Philippe Manoury jouit non seulement d’une reconnaissance incontestée en tant que compositeur, mais est aussi considéré comme l’un des pionniers dans la recherche et le développement de la musique électronique en temps réel. Malgré sa formation complète de pianiste et de compositeur (il étudie à l’École Normale de Musique et au CNSMDP), il se dit autodidacte. Ainsi, c’est parallèlement à ses études musicales qu’il fait ses premiers essais sur le terrain de la composition et participe dès l’âge de 19 ans aux principaux festivals et concerts de musique contemporaine. La création de son œuvre pour piano Cryptophonos par Claude Helffer en 1974 le fait connaître au public. À partir de 1981, il participe activement au développement de MAX-MSP à l’IRCAM, avec le mathématicien Miller Puckette. À partir de ces recherches, il compose entre 1987 et 1991 Sonus ex machina, un cycle de quatre pièces mettant en scène l’interaction entre instruments acoustiques et musique électronique en temps réel. Son catalogue inclue un grand nombre de pièces pour orchestre, de quatuors à cordes, d’œuvres pour pianos et pour instruments et électronique, ainsi que cinq opéras. Il vient de terminer un grand projet pour orchestre spatialisé autour du public : la Trilogie Köln (Ring, In situ et Lab.Oratorium) pour François-Xavier Roth et le Gürzenich Orchestra de Cologne. Dans le cadre de différentes fonctions artistiques et pédagogiques, Philippe Manoury dirige le département "pédagogique" de l’Ensemble InterContemporain (1983-1987), enseigne la composition au CNSMD de Lyon (1987-1997), puis dirige l’Académie de composition du Festival d’Aix-en-Provence (1998-2000) et est nommé compositeur en résidence à l’Orchestre de Paris (1995-2001) ainsi qu’à la Scène nationale d’Orléans (2001-2003). En 2013, il retourne à sa France natale, où il est nommé professeur de composition à l’Académie Supérieure de la Haute École des Arts du Rhin à Strasbourg. Il fonde en 2015 sa propre académie de composition dans le cadre du festival Musica à Strasbourg. S’en suit une invitation par le Collège de France en tant que professeur invité à la Chaire Annuelle de Création Artistique de janvier à juin 2017. Philippe Manoury est membre du comité d’honneur du fonds franco-allemand pour la musique contemporaine / Impuls Neue Musik. Il a été nommé membre de l’Académie des Arts de Berlin à l’été 2015. Les œuvres de Philippe Manoury sont éditées aux Éditions Durand/Universal Music Publishing Classical. Ses écrits sont consultables sur son blog.

Miller Puckette obtained a B.S. in Mathematics from MIT (1980) and Ph. D. in Mathematics from Harvard (1986), winning an NSF graduate fellowship and the Putnam Prize Scholarship. He was a member of MIT's Media Lab from its inception until 1987, and then a researcher at IRCAM (Institut de Recherche et de Coordination Acoustique/Musique), founded by composer and conductor Pierre Boulez. At IRCAM he wrote Max, a widely used computer music software environment, released commercially in 1990 and now available from Cycling74.com. Puckette joined the music department of the University of California, San Diego in 1994, where he is now professor. From 2000 to 2011 he was Associate Director of UCSD's Center for Research in Computing and the Arts (CRCA; now defunct). He is currently developing Pure Data ("Pd"), an open-source real-time multimedia arts programming environment. Puckette has collaborated with many artists and musicians, including Philippe Manoury (whose Sonus ex Machina cycle was the first major work to use Max), Rand Steiger, Vibeke Sorensen, Juliana Snapper, and Kerry Hagan. Since 2004 he has performed with the Convolution Brothers. He has received honorary degrees from Université de Mons and Bath Spa University and the 2008 SEAMUS Lifetime Achievement Award.

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